Le chemin de Stevenson en autonomie - Jour 3

Ma nuit fut assez humide ! Plusieurs averses orageuses ont ponctué mon sommeil. En me réveillant, je me suis rendu compte que mon sursac n'est pas totalement imperméable dans ces conditions, le duvet est légèrement humide sur l’extérieur, mais comme de l'humidité est encore importante je décide de tout plier tel quel en espérant qu'à midi le soleil pointera son nez.

Le campement plié je pars en direction du village de Luc, je suis maintenant en Lozère, le voyage avance rapidement. Bon c'est vrai que je coupe en ce moment par le GR 700, mais je pense quand même mettre moins de temps que les 11 à 13 jours préconisés pour faire l'itinéraire complet. D'un autre côté j'ai dû faire un peu plus de 80 kilomètres en 2 jours...

Après une longue montée, j'aperçois quelqu'un. En avançant, je m'imagine un vieux monsieur, il se retourne, mais continue à avancer. Lorsque je passe à son niveau il se retourne complètement vers la forêt, j'essaye d'esquisser un bonjour qui reste sans réponse ! Il n'a pas l'air d'être très vieux, mais il me paraît être un vieux garçon de la campagne comme j'ai déjà eu l'occasion d'en croiser en Haute-Savoie... Il porte de grosses chaussures bien abimées, ses mains croisées dans le dos me paraissent elles aussi abimées par le travail. Son visage que j'aperçois à peine semble marqué par l'alcool... Je n'en saurais pas plus.

Le vieux monsieur

Puis je continue, consulte la météo du randonneur. La corde est humide ce qui indique la pluie ! Je m'en suis bien rendu compte la nuit dernière.

Météo Rando

Puis je descends tranquillement sur le village de Luc, mon genou droit me tire pas mal, je suis obligé de soulagé le Carrix avec les bras, j'ai l'impression que mes genoux subissent moins les à coups comme ça.

GR 70 - Le chemin de Stevenson

Et c'est ainsi que j'arrive au château qui surplombe le village de Luc, petit autoportrait accroché aux contreforts... Quelques fruits secs et c'est reparti.

Le Château de Luc

Petit poulain

Le Château de Luc

En passant dans le village, je fais un petit tour dans la chapelle grande ouverte et je remplis mes bouteilles d'eau.

L'église de Luc en Lozère

L'église de Luc en Lozère

Puis je continue sur ces hautes vallées de la Lozère qui culmine à presque 1000 mètres d'altitude. Je passe devant l'innovation la plus écologique que je n'avais jamais vue pour réutiliser de vieux skis, la fabrication d'une barrière !

Récupération des vieux skis

Puis le chemin me fait traverser le village désolé de Laveyrune où toutes les colonies de vacances sont désaffectées !

Colonie Sainte Barbe en Lozère

Stade de foot abandonné en Lozère

Colonie l'Espoir Nîmes en Lozère

Je continue pour arriver proche d'un cours d'eau où je décide de m'arrêter. Le soleil a fait son apparition, il fait bien chaud et je décide de déballer toutes mes affaires pour les faire sécher. L'eau m'appelle vraiment, je fais une rapide toilette, car l'eau est bien froide, mais je pense que je ne devais plus sentir la rose !

Pause pour sécher les affaires

Je finis les protéines de soja avec de la sauce tomate et je me dis que ce serait pas mal de penser à faire quelques courses. Si je croise quelque chose dans l'après-midi j'en profiterais, mais je ne suis pas encore à court de tout.

Après une bonne sieste de presque une heure, je reprends la route, mes affaires ont largement eu le temps de sécher.

En arrivant à La Bastide-Puylaurent, le GR ne passe pas par le centre, il remonte directement en direction de Chasseradès, je décide de ne pas m'arrêter.

Quelques kilomètres plus loin et une grosse suée j'arrive 300 mètres plus hauts sur un grand plateau. Les nuages commencent à bourgeonner, je me dis que les risques d'orages sont à considérer pour ce soir. Si je ne le sens pas en fin de journée, j'essayerais de trouver un gîte ! Je n'ai vraiment pas envie de repasser la même nuit que la précédente.

Au dessus de la Bastide-Puylaurent

Puis je commence à descendre et j'arrive dans un petit hameau : Chabalier où je ne trouve pas d'eau... Je continue et fini par faire le plein dans un petit ruisseau que le chemin traverse, ça paraît assez peu pollué par là, ça le fera !

Les nuages commencent à être de plus en plus menaçants, je prends la décision de m'arrêter dans une auberge si je trouve quelque chose de sympa à Chasseradès quelques kilomètres plus loin. De toute façon je commence à être un peu fatigué.

Arrivée à Chasseradès

Je passe devant un hôtel qui ne m'emballe pas donc je continue et arrive dans le cœur du village. Et là un gîte nommé Le Relais de Modestine me tend les bras, je dépose le Carrix sous l'oeil intrigué d'un petit groupe de randonneurs venant de rentrer à l'intérieur. Je pousse la porte, ça à l'air vraiment chouette et chaleureux. La table est déjà mise, il est 18H, je demande à la patronne si il reste de la place ? Elle me répond que non, mais que peut être qu'il reste de la place dans l'hôtel devant lequel je venais de passer. Je n'ai pas vraiment envie d'y aller, je me dis que c'est un signe du destin et qu'il ne pleuvra pas ! C'est osé ! Mais je lui dis que je me débrouille... Elle paraît surprise et me laisse partir.

Je fais un tour par la petite épicerie exceptionnellement fermée toute la semaine. Une fontaine à eau me permet de faire le plein de mes trois litres d'eau et je me dirige vers la sortie du village.

Juste avant le cimetière il y a une petite table de pic nique tout proche d'un petit bosquet de résineux. Ce sera là que je passerais ma nuit ! Je me dis qu'en utilisant mes bâches et mon poncho je vais pouvoir dormir sous la table et créer un genre de petite tente au cas où il pleuve.

Ma table de pic nique

La soirée s'annonce humide, de nombreux coups de tonnerre retentissent au loin, mais mis à part quelques gouttes, aucune averse ne me mouille entièrement...

Et c'est ainsi que je finis cette soirée avec mon ordi pour commencer à trier quelques photos ! Pour une fois que j'ai une table, c'est le grand luxe !

Mon abri pour la nuit

Ce que j'ai mangé ce soir-là

Bon je commence à manquer de nourriture, mais il me reste la moitié de mon brocoli qui a un peu jauni. Je le fais à la vapeur avec du riz... Un bout de chocolat et quelques bricoles en plus feront l'affaire pour la soirée.

Ce que j'ai lu ce soir-là

Le chapitre 4 du livre « Se changer, changer le monde »

Demain, un monde altruiste par Matthieu Ricard

Matthieu Ricard

Moine Bouddhiste, photographe et interprète du Dalaï-Lama, il soutient de nombreux projets humanitaires.

Se changer soi-même pour mieux changer le monde, c'est se libérer des toxines mentales que sont la haine, l'avidité, la jalousie, l'orgueil et l'esprit de vengeance qui empoisonnent notre existence et celle des autres.

Du point de vue collectif, ce changement passe par une évolution de nos cultures, de nos attitudes, motivations, valeurs et priorités. Cela implique notamment de passer d'une culture qui prône l'individualisme et le chacun pour soi à un monde qui prend plus en considération l'altruisme et la coopération, laquelle a toujours été au cœur de l'évolution.

Pour pouvoir changer le monde, il faut d'abord avoir trouvé un sens à son existence, puis essayer de le partager.

Il a été prouvé par plusieurs études que ceux qui étaient le plus portés sur la consommation recherchaient davantage de plaisirs hédoniques et trouvaient moins le bien-être véritable. Et c'est souvent dans la simplicité que l'on trouve la sérénité intérieure.

Toutes ses paroles me parlent ! Depuis déjà plusieurs années j'essaye d'aider les autres en montagne via le Club Alpin Français de La Roche-Bonneville et notamment les groupes jeunes, car pour ma part la montagne m'a énormément apporté dans ma vie et je pense qu'il est important de repartager ça avec les autres...

Les trois conseils pratiques de Matthieu Ricard pour participer à un monde plus humain.

Pratiquer l'altruisme

  • Changer notre vision de ceux qui nous entourent. Nous pouvons nous entraîner à comprendre et à voir que la vie est beaucoup plus tissée de coopération que de compétition, d'entraide que d'hostilité, de sollicitude que de malveillance.
  • Vérifier nos motivations. Il est également utile de vérifier constamment notre motivation. « Notre motivation est-elle altruiste ou égoïste ? Recherchons-nous le bien de quelques-uns ou du plus grand nombre ? A court ou à long terme. » Nous devons nous interroger à maintes reprises de cette façon.
  • Nous engager. Cultiver l'altruisme, ce n'est pas simplement dire que l'altruisme c'est bien. La compassion sans action est stérile. Il faut avoir constamment cet engagement à l'esprit et le traduire en actes dès que possible, dans toutes les circonstances de la vie courante, mais aussi, par exemple, en s'impliquant dans des activités bénéfiques aux autres (bénévolat, ONG, etc.).

Manger moins de viande

Manger moins de viande est un exemple typique de quelque chose qui est bon tant sur le plan éthique, sanitaire et écologique. En bref, cela un impact positif sur les animaux en premier lieu, mais aussi sur les êtres humains et sur l'environnement.

Ce n'est pas seulement le plaidoyer du végétarien que je suis depuis plus de quarante ans, mais je vous incite parce que c'est plus facile que d'arrêter de se déplacer en voiture ou de prendre l'avion. Arrêter de consommer de la viande, cela prend trois secondes. Ce n'est pas compliqué  !

La simplicité

Simplifier ses actions, c'est-à-dire ne pas consacrer trop de temps au superflu, aux distractions.

Simplifier aussi ses paroles : notre bouche dispense un flot ininterrompu de paroles souvent inutiles. Pensez au temps perdu en colportant des rumeurs et en bavardages inutiles.

Simplifier ses pensées. La simplicité, cela n'a rien à voir avec « être simple d'esprit », c'est demeurer dans la simplicité de la fraîcheur du moment présent, libre d'espoirs et de craintes.

Se changer, changer le monde

Mots-clés: step by step, photo, randonnée, chemin de stevenson

 

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Le realisateur de documentaire Guillaume Bodin au domaine de la soufrandiere à Vinzelles Guillaume Bodin

Je voulais devenir vigneron en biodynamie mais les traitements chimiques ont tout remis en question. Je me suis reconverti dans le documentaire.

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