Le classement "Art et Essai", qu'est ce que ça change ?

Logo Art & EssaiMon dernier documentaire "Insecticide Mon Amour" vient d'être classé "Art et Essai" ! Oui mais qu'est ce que ça change ?

Vous avez surement entendu parler des films d'Art et d'Essai ? Vous savez, ceux qui passent le plus souvent dans votre cinéma de quartier... Il faut savoir qu'il est de moins en moins évident d'exister dans ce milieu avec la machine économique imposée par les gros distributeurs. Les cinémas d'art et d'essai permettent à de nombreux réalisateurs peu connus d'être diffusé sur grand écran sans pour autant que les cinémas ne prennent trop de risques en les programmant, car ils sont soutenus financièrement (car il faut le dire, les films d'art et d'essai ne sont que très rarement rentables pour les cinémas !).

Nous sommes loin d'un soutien financier astronomique mais au moins le risque est limité !

Avant toute chose il faut que le cinéma soit lui-même classé d'art et d'essai en passant chaque année au travers d'une commission qui contrôle qu'il y est une proportion suffisante de séances de films d'art et d'essai, d'animations autour des films, de festivals... Sur le site de l'AFCAE (Association Française du Cinéma d'Art et d'Essai) il est possible de lire :

Le classement art et essai a pour objectif de soutenir les salles de cinéma qui exposent une proportion conséquente de films recommandés Art et Essai et qui soutiennent ces films souvent difficiles par une politique d'animation adaptée.

Et du coup les réalisateurs ou les distributeurs, comme moi, sont bien heureux de profiter de ce classement car il nous permet, soit d'avoir des projections dans des cinémas un peu réticents. Soit de tenir quelque temps à l'affiche !

Dans la caricature vidéo ci-dessous entre les cinémas de type A (Art et Essai) et les cinémas de type C (Commerciaux) nous voyons bien la problématique ! Au travers de mes projections-débat, je passe beaucoup de temps à discuter avec les exploitants de salle qui, pour certains, ont du mal à survivre, ou qui attendent avec crainte l'ouverture d'un multiplexe à proximité de leur petit cinéma comptant de 1 à 4 salles... Les argumentaires du côté des spectateurs sont nombreux, ils n'ont pas assez de choix, ils n'ont pas les films dont la pub est faite jusque chez La Poste dès leur sortie (cf Star Wars...)... Et pourtant, si vous faites bien attention à la programmation il y a de nombreux films qui méritent d'être vus mais qui restent presque invisibles d'un point de vue médiatique et qui ne passeront jamais dans votre multiplexe favori.

Les gros cinémas organisent de plus en plus de débats, d'animations... Et c'est une bonne chose ! Mais pour m'être déjà retrouvé à négocier des soirées-débat dans un bureau à Paris avec un groupe de multiplexe assez bien implanté sur le sol français, mis à part avoir été pris pour un débile, je suis ressorti sans aucune soirée programmée et un goût un peu amer du rendez-vous !

Qui est (en partie) responsable ? Comme le dit si bien Etienne Husson dans sa vidéo, le spectateur fait son choix et c'est toujours ce qui a dicté l'avenir économique de n'importe quelle profession jusqu'au monde du vin d'où je viens (cf Mondovino). Il y a toujours eu de nombreux résistants à une mode que l'on pourrait estimer de commerciale, cette résistance qui s'est structurée sous le nom de cinéma d'art et d'essai permet à de nombreux jeunes réalisateurs d'être révélés au grand public sans pour autant investir des sommes colossales en communication...

La réalité est bien évidemment mitigée entre ces deux types de cinémas, certains cinémas que l'on peut considérer comme commerciaux ont une programmation avec de nombreux films d'art et d'essai (et sont même quelquefois classés "Art et Essai") et des petits cinémas de village peuvent avoir une programmation assez variée qui propose des films d'auteurs autant que de blockbusters ! Mais le fait de privilégier systématiquement le cinéma où l'on pense que l'offre est la plus alléchante sans daigner regarder la programmation du cinéma d'auteurs pourrait avoir à l'avenir des conséquences importantes sur l'offre culturelle qui vous sera proposé ! Car finalement, l'impression de diversité de choix à l'entrée d'un multiplexe n'est pas systématiquement synonyme de diversité de réflexion que dégagent les films (même si de temps en temps une comédie ou de la science-fiction correspond parfaitement aux attentes d'une soirée décontractée). Maintenant que vous avez les cartes en mains... À vous de jouer !

Mots-clés: film, film documentaire, cinema, insecticide mon amour, distribution, art et essai, classement

 

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Le realisateur de documentaire Guillaume Bodin au domaine de la soufrandiere à Vinzelles Guillaume Bodin

Je voulais devenir vigneron en biodynamie mais les traitements chimiques ont tout remis en question. Je me suis reconverti dans le documentaire.

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